Vol à haut risque de Mel Gibson :Encore plus fort !
- Roméo Champagnat
- 12 févr.
- 2 min de lecture
Mel Gibson est un grand acteur, qui a aussi bien joué dans des films de série A que dans des films de série B. Il est également un grand réalisateur, mais il ne s’était attaqué en tant que tel qu’à des sujets « sérieux ». Son nouveau film Vol à haut risque, thriller d’action Hitchcockien, qui contient même un peu d’humour, prouve qu’il peut finalement exceller dans un genre plus commercial. Mel Gibson rejoint alors le rang de ces cinéastes importants comme Clint Eastwood, capables de faire de bonnes séries B.
Vol à haut risque nous raconte l’histoire de Madelyn (Michelle Dockery), une agent des forces de l’ordre, chargée d’escorter Winston (Topher Grace), criminel qui a accepté de témoigner contre un parrain de la mafia. Elle l’accompagne dans un petit avion de brousse, dont le pilote (Mark Wahlberg) s’avère être un assassin au service du mafieux. La majeure partie du film se déroule à l’intérieur de l’avion. Mel Gibson n’a pas seulement cherché la nouveauté en réalisant un film de série B; Il s’est surtout imposé un défi: celui de limiter sa mise en scène à un espace restreint, alors qu’il est connu pour ces films avec des grands espaces au sein desquels évoluent ses personnages. Toutefois, afin de souligner l’hostilité de leur environnement, nous retrouvons dans Vol à haut risque, quelques plans sur les impressionnantes montagnes de l’Alaska que survolent les personnages.
Si Mel Gibson relève ce défi, c’est avant tout parce qu’il croit à la force du découpage et à ses acteurs. La sobriété du jeu de Michelle Dockery est appréciable, quant à Mark Wahlberg, il nous démontre encore une fois qu’il peut être un très bon acteur, lorsqu’il est dirigé par un grand cinéaste. En interprétant ce pilote psychopathe, il arrive en même temps à nous faire rire et à nous mettre mal à l’aise.
De cette croyance dans le cinéma, résulte un film grandiose, qui témoigne du dépassement de son auteur.
Le duo que forme Madelyn, une femme belle et forte, avec Winston, un peureux aux airs de geek, est intéressant. La lutte contre le pilote et le vol dangereux qu’ils effectuent vont leur donner l’opportunité de surmonter ensemble des problèmes personnels: le traumatisme lié à sa précédente mission sur le terrain pour la première, le fait d’avoir souvent peur pour le second. Tout comme Mel Gibson avec sa mise en scène, ils sont soumis à des limites, et le film, par conséquent, traite également de leur propre dépassement.
Le rapprochement entre les deux personnages nous émeut, notamment dans l’un des derniers plans où Madelyn, épuisée par la mission, pose son visage contre celui de Winston, blessé. Toute cette tendresse nous rappelle à quel point l’œuvre du réalisateur est empreinte d’humanité.
Vol à haut risque nous laisse ainsi supposer que L’Arme Fatale 5, que Mel Gibson doit réaliser, pourrait être un bon film.
Roméo Champagnat
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